Kushner nommé ambassadeur américain en France : à Paris, "résignation" et "mépris discret"
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A la Une de la presse, lundi 2 décembre, les tentatives de Bachar al-Assad d’obtenir le soutien de ses alliés après la prise d’Alep par une coalition de groupes rebelles dominée par des islamistes. La perplexité face aux dernières nominations en date de la future Administration Trump. La visite d’Etat d’Emmanuel Macron en Arabie saoudite. Et les questions sur le sort de Michel Barnier.
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A la Une de la presse, les tentatives de Bachar al-Assad d’obtenir le soutien de ses alliés après la prise d’Alep par une coalition de groupes rebelles dominée par des islamistes. Après la débandade de ses troupes sur le terrain, le président syrien a reçu hier le chef de la diplomatie iranienne et menacé de recourir à la "force pour briser les terroristes" - une déclaration martiale à la Une, ce matin, du journal syrien Al Watan. De son côté, l’Iran promet un "soutien à toute épreuve" et le Tehran Times explique que si les "photos de la réunion (d’hier) montrent un Assad (si) détendu", c’est que cette "attitude" lui viendrait "de ses années d'expérience à lutter contre le terrorisme et les attaques soutenues par l'étranger".
Vue de Turquie, l’analyse de la situation est évidemment très différente et Türkiye voit le président syrien "acculé": "Assad, qui a perdu beaucoup de sang, cherche à négocier avec Ankara , assure le journal officiel, qui se réjouit, au passage, des pertes infligées aux forces kurdes. "Assad vacille" : le journal libanais L’Orient Le Jour se demande si ses difficultés "pousseront les acteurs étrangers à se mouiller dans la bataille pour défendre leurs intérêts" ou s’ils le pousseront à faire des "concessions". Dans l’immédiat, The Financial Times rapporte que "les avions de guerre russes et syriens ont intensifié leurs attaques contre les rebelles", dont "l’assaut éclair" représente, selon lui, "le plus grand défi posé au régime de Bachar al-Assad depuis des années".
The Guardian, le quotidien britannique, explique "la chute surprise d'Alep" par "la distraction" de Moscou et de Téhéran, au manque d’attention lié au "changement dans l’équilibre des forces" provoqué par les guerres en Ukraine, au Liban et au Moyen-Orient. Des parrains distraits et qui risquent, pour l’Iran, de voir son influence "continuer à décliner. à mesure que son allié Assad s’affaiblit", le succès des rebelles constituant également "un revers pour la Russie", selon le Frankfurter Allgemeine Zeitung, qui juge que la Turquie, qui finance certaines de ces milices, "pourrait (en revanche) bénéficier de leur avancée". "Benjamin Netanyahu n’a cessé de promettre l’émergence d’un "nouveau Moyen-Orient". Nous y sommes", annonce L’Orient Le Jour, qui évoque "les mutations lentes et profondes" à l’œuvre depuis les attaques du Hamas du 7-Octobre. Un "séisme" qui n’épargnera "personne", selon le journal libanais, qui dit avoir "du mal à voir ce qui pourrait se mettre en travers des plans israéliens de remodeler la région avec l’arrivée prochaine au pouvoir de Donald Trump".
Le président élu des Etats-Unis a annoncé, hier, la nomination du père d’un de ses gendres, Massad Boulos, au poste de "conseiller pour le Moyen-Orient". Le journal israélien Haaretz dit ne pas voir, lui, comment la désignation de cet homme d’affaires américano-libanais supposé "maintenir le calme entre Israël et le Liban", s'accordera avec le choix de l'envoyé spécial de Trump au Moyen-Orient, Steven Witkoff, "un fan inconditionnel" du Premier ministre Netanyahu. Les nominations des membres de la future Administration Trump laissent décidément perplexes les observateurs étrangers, quand elles ne provoquent pas l’indignation de ses alliés. The Financial Times fait état du "mélange de résignation et de mépris discret" qui a accueilli, en France, la nomination d’un autre gendre de Donald Trump, Charles Kushner, le père de Jared Kushner, au poste d'ambassadeur des États-Unis à Paris. Le quotidien britannique rappelle ce promoteur immobilier avait bénéficié d'une grâce présidentielle à la fin du premier mandat de Trump, après avoir été reconnu coupable, notamment, d'évasion fiscale et de subornation de témoins.
Diplomatie, toujours, avec la visite d’Etat de trois jours d’Emmanuel Macron en Arabie saoudite. D’après Arab News, cette visite met en lumière le but partagé par Paris et Riyad d’améliorer leur "coopération". Le journal saoudien annonce un agenda chargé, avec des discussions et des accords sur "les questions politiques, sécuritaires, économiques, culturelles et sportives" mais aussi sur "des questions régionales et internationales". Le Figaro relève que le prince héritier Mohammed Ben Salmane ne fait plus figure de "paria" aux yeux de la communauté internationale "comme Joe Biden l’avait pourtant promis après l’assassinat du journaliste Jamal Khashoggi en 2018", et que la scène régionale a aussi "profondément évolué", depuis, avec la réconciliation de l’Arabie saoudite avec le Qatar et la reprise de ses relations diplomatiques avec l’Iran. "Et même si, aujourd’hui, la conjoncture est difficile pour le royaume, note le journal, les hommes d’affaires du monde entier. ne peuvent rester indifférents aux mega projets de développement de MBS dans son plan Vision 2030".
Dans le cadre de cette visite, Emmanuel Macron assistera demain au One Water Summit", en marge de la COP16 sur la désertification. Libération indique que ce sommet va aborder les questions de la "coopération internationale sur l’eau" et de la "dégradation des terres", à laquelle le royaume saoudien est particulièrement confronté. L'Arabie saoudite, principal exportateur de pétrole mondial, a été accusée d'avoir empêché la mention des énergies fossiles dans l'accord final de la COP29 sur le climat à Bakou. La question est donc de savoir si elle saura se montrer plus crédible dans ces nouvelles discussions.
Libération, qui revient bien sûr ce matin à la Une sur LA question du jour ici en France : Michel Barnier va-t-il recourir au 49.3 pour faire passer son projet de loi sur le financement de la Sécu, et s’il le fait, le RN de Marine Le Pen votera-t-il la motion de censure. " 49.3…2